ΔΗΜΗΤΡΗΣ ΚΟΥΡΚΟΥΛΑΣ



Discours en Français

Forum économique Greco-algérien

ΗΜ/ΝΙΑ:

Forum économique Greco-algérien ver. 3-11-14

Alger, Mercredi le 5 novembre 2014

Monsieur le Directeur Général des Relations Economiques Internationales du Ministère des Affaires Etrangères,
Messieurs les présidents du Conseil d’affaires Greco-algérien et des organisations patronales,
Mesdames et Messieurs les chefs et membres d’entreprises,
C’est avec grand plaisir que je me trouve parmi vous, aujourd’hui, pour ouvrir avec mon cher collègue les travaux du Forum d’ Affaires Algéro-grec, qui s’inscrit dans le cadre de notre volonté politique commune d’élargir et approfondir les relations économiques et commerciales bilatérales dans notre intérêt mutuel.

Je suis accompagné, comme vous le constatez, d’une délégation de représentants des entreprises grecques, parmi les plus dynamiques dans leurs secteurs respectifs, avec une expérience à l’ échelle internationale et pour certaines dans le monde arabe.
Je remercie tous les acteurs économiques algériens et grecques pour leur mobilisation et leur engagement à faire vivre au quotidien la relation économique entre nos deux pays. Votre présence en est la plus belle illustration.
Je voudrais tout d’ abord vous donner un aperçu relatif à l’état actuel de l’économie grecque.
Vous savez que mon pays a subi les conséquences de la crise mondiale et de la crise de la zone euro d’une façon très grave. Après 6 ans de récession consécutive et l’affaiblissement par 25% du PIB, la Grèce sort aujourd’hui de la crise avec une économie plus solide, plus compétitive. Le déficit budgétaire excessif qui a été à l’ origine de la crise grecque est maintenant remplacé par un excèdent primaire.

Dans le même esprit Les quatre plus importantes banques grecques ont été recapitalisées et ont passé récemment avec succès les stress tests de la Banque Centrale Européenne.

Après cette confirmation officielle de leur solidité financière, elles retrouveront progressivement l’accès à des financements interbancaires et entamer ainsi le processus de la sortie de la crise financière.

Sur le niveau bilatéral, des grandes perspectives sur notre partenariat économique existent pour que ce partenariat devienne solide et prometteur. Le volume de nos échanges commerciaux avoisine les 700 millions d’euros et la balance commerciale dans notre commerce bilatéral est à peu près équilibrée.

L’Algérie couvre une large partie de notre approvisionnement énergétique avec 15% de nos importations de Gaz Naturel. Depuis 14 ans DEPA –la société nationale du gaz grec – est un important client de SONATRACH. A travers toutes ces années notre partenaire algérien s’est prouvé un fournisseur stable et fiable. Les exportations algériennes vers la Grèce ont enregistré ces dernières années une croissance significative, passant de 196 millions d’euros en 2010 à 347,5 millions en 2013.

Je le dis d’emblée, l’Algérie est bien plus qu’un marché proche pour la Grèce et ses entreprises. L’Algérie peut devenir avant tout un partenaire d’envergure pour mon pays et les entreprises grecques.

Je suis persuadé que mes rencontres avec M. Bouchouareb, Ministre de l’ Industrie et des Mines, avec M. Yousfi, Ministre de l’ Energie, avec M. Tebboune, Ministre de l’ Habitat, de l’ Urbanisme et de la Ville et aussi avec M. Kadi, Ministre des Travaux Publics que j’aurai plus tard dans la journée et demain, ainsi que les activités, prévues pour aujourd’hui, du Forum Economique, vont contribuer de manière significative à l’ intensification des échanges et au renforcement des liens entre les acteurs économiques de nos deux pays.

De même, la signature d’un accord pour la création du Conseil d’Affaires Algéro-grec, qui réunira les opérateurs économiques concernés des deux côtés donnera incontestablement une nouvelle impulsion en créant le socle indispensable permettant d’examiner les projets concrets et promouvoir des partenariats a long terme au bénéfice des deux parties.

Certes -il ne faut pas avoir des illusions sur ce point- ce n’est pas la signature de l’accord en elle-même qui permettra le décollage de nos relations économiques et commerciales.

Il revient aux opérateurs économiques des deux côtés d’en assurer le suivi, de dynamiser cet instrument mixte et d’en faire un organe vivant de concertation permanente, d’échanges d’informations, des idées, des contacts et de projets, afin d’exploiter ainsi pleinement les larges opportunités d’affaires, qui se profilent dans un grand nombre de secteurs.

Pour la Grèce, l’Algérie est un partenaire prioritaire, car, elle dispose d’une économie dynamique, en pleine croissance, elle présente des très intéressantes opportunités de partenariat pour les compagnies étrangères dans plusieurs secteurs importants et elle fixe des objectifs ambitieux.
Pour preuve, le nouveau plan quinquennal 2015-2019, que j’aurai l’occasion de discuter avec mes interlocuteurs dans la journée.

Un champ d’opportunités concerne les travaux publics et la construction.

Les sociétés de construction et les bureaux d’études grecs ont un savoir faire considérable et une large expérience internationale. Depuis plus de 40 ans, elles sont actives dans les pays du Golfe, mais aussi en Afrique du Nord où elles ont réalisé des travaux de pipelines, d’installations industrielles, de centrales électriques, de réseaux d’irrigation, des ports et terminaux pétroliers, des usines de dessalement, et de systèmes de traitement d’eau, de centres commerciaux, ainsi que des autoroutes, ponts et barrages.

Je dois souligner, par ailleurs, que dans le cadre des Jeux Olympiques 2004, les sociétés grecques de construction et de travaux publiques ont réalisé en grande partie des infrastructures complexes et ultramodernes, y compris le Métro d’Athènes, le nouvel aéroport d’ Athènes avec un trafic de 17 millions de passagers par an, la voie rapide ultra moderne -Attiki Odos- constituant la rocade de l’agglomération d’Athènes et nombreuses installations sportives olympiques de haut niveau.

Les entreprises grecques de construction et de travaux publics se sont tournées plus résolument vers les marchés extérieurs et elles sont actuellement en train de réaliser des projets d’envergure comme, à titre d’exemple, le nouveau terminal de l’aéroport d’Amman, en Jordanie, le nouveau terminal pétrolier de Fao, des centrales électriques dans les pays du Golfe et en Afrique du Nord, construction de ports, hôpitaux, universités, installations sportives et complexes touristiques, ainsi que des programmes massifs de construction de logements.

Un autre secteur concerne les matériaux de construction, la deuxième branche la plus importante de l’industrie grecque, avec des produits phares, comme à titre indicatif, l’aluminium et le marbre. qui ne sont pas tellement présents en Algérie. Là aussi, les entreprises grecques pourraient contribuer de manière significative à l’approvisionnement en matériaux nécessaires pour la réalisation des objectifs fixés par le plan quinquennal du gouvernement algérien.

Des larges perspectives de coopération encore inexploitées existent également dans les secteurs, tels que l’agroalimentaire, le tourisme, le transport maritime, l’industrie pharmaceutique, l’agriculture et la pêche.

L’agroalimentaire, qui est un secteur significatif de l’industrie grecque offrirait des perspectives de coopération pour la fabrication de produits alimentaires de qualité.

La Grèce est à l’avant-garde de l’industrie du tourisme mondial. Les professionnels grecs du secteur pourraient contribuer à la réhabilitation des sites touristiques algériens.

La flotte commerciale grecque pourrait jouer un rôle plus actif dans le commerce extérieur de l’Algérie.

Les industries pharmaceutiques, un des fleurons de l’industrie, seraient en mesure de produire sur place en coopération avec les partenaires des médicaments génériques de haute qualité.

En ce qui concerne la coopération dans le secteur agricole où nos deux pays se spécialisent dans les cultures et produits similaires je vois un intérêt mutuel à coopérer dans les produits phytosanitaires, à la recherche agronomique, le stockage et conditionnement des produits.

Je veux insister sur le secteur de la pêche et de l’aquaculture. La Grèce peut s’associer avec l’Algérie pour mettre en valeur ses ressources halieutiques, et créer des ports de pêche modernes. Il y va de même dans le secteur de l’aquaculture ou la Grèce est un des pionniers au niveau mondial.

En terminant mon intervention je dois signaler que les investissements directs ne sont pas encore développés mais nous constatons dernièrement un intérêt actif des entreprises grecques de différents secteurs qui désirent s’implanter en Algérie et établir des partenariats à long terme.

Parmi les « success stories » comme une société qui a construit des centrales électriques clés en main et a contribué à l’électrification du Sud algérien. De même une autre société qui fournit l’équipement et le savoir faire nécessaire pour la création d’usines de fabrication de briques, permettant ainsi la substitution des importations et la création d’une forte valeur ajoutée locale.

Parallèlement, d’importants projets d’investissement et de partenariat sont en cours d’étude. Permettez-moi de citer les sociétés du secteur de l’aquaculture, qui pouvaient réaliser d’importants projets dans ce domaine. Il en va de même dans le secteur de l’aluminium et dans le domaine de la collecte des huiles usagées. D’autres projets intéressants sont également en phase de préparation.

L’énumération des plusieurs secteurs de la coopération potentielle n’est pas certes exhaustive. Je n’ai pas mentionne le secteur de la defense, de telecommunications et de la haute technologie ou des synergies sont possibles.

Mmes st ms,
au delà de la coopération économique notre partenariat s’inscrit dans une perspective stratégique. L’Algérie et la Grèce partagent les mêmes objectives et les mêmes défis dans le monde agite d’aujourd’hui. Notre mission est de défendre les valeurs universelles que nous partageons, car dans un monde en profonde mutation, le repli sur soi n’est pas une solution.

Donc, notre partenariat doit aussi s’inscrire dans une perspective euro-méditerranéenne, avec l’ambition de bâtir un espace de paix, de stabilité et de prospérité de part et d’autre de notre mer commune. La lutte contre les enemies de ces valeurs contre ceux qui enseigne la haine est une lutte commune.

Je vous remercie.